Enceintes connectées : un levier pour l’e-commerce? Pas si sûr…

Parmi les 50 millions d’utilisateurs que compte l’enceinte connectée Amazon Echo, ils ne sont que 100.000 à avoir effectué plusieurs achats en ligne via l’assistant personnel Alexa.

Les enceintes connectées Amazon Echo et l’assistant Alexa connaissent un succès sans précédent : 50 millions d’utilisateurs à travers le monde. L’un des arguments phares d’Amazon pour écouler ses appareils connectés : la possibilité d’effectuer ses achats, en commandant directement ses produits par la voix. Pourtant, la révolution imaginée par le géant de la distribution peine à voir le jour.

D’après des chiffres internes d’Amazon rapportés par le site The Information, seuls 2% des utilisateurs d’Echo ont utilisés l’enceinte pour faire leurs achats. Un chiffre bien en deçà des attentes d’Amazon mais qui, en outre, ne concerne que les acheteurs uniques. Parmi eux, seuls 10% ont utilisé le service au moins une seconde fois. Ce qui témoigne du désintérêt de la fonction.

“Il est clair que le shopping vocal n’est pas encore au stade de produit de masse“, commentent les sources de The Information.

Ces chiffres diffèrent largement avec ceux avancés par Voicebot.ai en juin. Il ressortait d’un sondage que 26% des propriétaires d’enceintes connectées les avaient déjà utilisés pour faire leurs achats en ligne et que 16% le faisaient tous les mois.

À quoi utilise-t-on ces enceintes finalement ?

Si les Echo ne s’écoulent pas pour l’argument invoqué par Amazon, on est en droit de s’interroger sur la raison de leur achat. IHS Markit répond à cette question au travers d’une enquête sur l’utilisation des assistants personnels menée aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, au Brésil et au Japon.

“Quel est l’âge de Morgan Freeman?”, “Quel temps fera-t-il ce soir?”, “Joue un morceau des Beatles”, voilà les requêtes typiques que les utilisateurs d’enceintes connectées effectuent, finalement très similaires à celles des débuts des assistants personnels. Loin derrière ces demandes, on retrouve les fonctions pour lesquelles ces appareils ont vu le jour : faire ses achats et commander les autres appareils connectés de la maison.

Amazon ne lâche pas l’affaire

Malgré des chiffres décevants, loin d’avoir dopés les ventes sur Amazon, la société américaine peut se réjouir d’un constat : les propriétaires d’Amazon Echo dépensent plus sur la plateforme. Une étude menée par le Consumer Intelligence Research Partners (CIRP) démontre ainsi que les clients d’Amazon lambdas dépensent en moyenne 1000$ sur le site, contre 1300$ pour les clients Amazon Prime et enfin, lorsqu’ils sont équipés de l’enceinte connectée Echo, ils débourseraient près de 1700$.

La firme de Jeff Bezos n’abandonne pas l’idée du commerce vocal et tente encore de lui donner un coup de boost en proposant des réductions quand le client passe par Alexa. Par ailleurs, la moitié des e-commerçants interrogés par Voysis affirment que la plus-value des assistants vocaux réside dans la découverte et la recherche de nouveaux produits, mais que les utilisateurs se tournent ensuite vers leur smartphone pour les passer en revue avant de les commander.

Et les autres ?

Amazon n’est pas la seule firme à tenter de s’implanter sur ce segment. En juin, Mountain View signait un partenariat avec Carrefour France : “L’objectif commun des deux entreprises est de permettre aux utilisateurs d’avoir une expérience simplifiée et intuitive d’achat“, précisait un communiqué. L’idée est d’offrir aux Français la possibilité de faire leurs courses directement depuis chez eux en commandant via l’enceinte connectée Google Home, l’assistant Google sur leur smartphone ou encore sur le web avec l’interface Google Shopping.