L’Apple Card pourrait-elle un jour débarquer en Belgique ?

Près de deux ans plus tard, toujours pas d’Apple Card à l’horizon pour les Belges. Devons-nous pour autant nous inquiéter ?

En 2019, Apple s’est aventuré sur un terrain sur lequel on était à mille lieues de l’imaginer : la carte de crédit. Avec Apple Card, la Pomme se lance dans les systèmes financiers pour la seconde fois, près de 5 ans après le lancement d’Apple Pay.

Seulement voilà, nous sommes en 2021 et Apple n’a toujours pas exporté sa carte de crédit hors des frontières étatsuniennes. En effet, seuls les compatriotes de l’Oncle Sam ont l’honneur de souscrire à ce service et faire l’acquisition de l’Apple Card. Tous les autres pays doivent se montrer patients et se ranger vers Apple Pay lorsque les conditions dans leur pays le permettent.

Evidemment, l’Europe, et plus précisément la Belgique, se retrouve privée de cette carte de crédit pommée. De nombreux facteurs entrent en compte pour justifier cette absence sur le Vieux Continent. S’il ne faut jamais dire jamais et qu’Apple pourrait bien, un jour ou l’autre, déployer sa carte en Belgique, il faudra plus que probablement se montrer très patient …

Des pratiques inédites en Europe
Ce qui rend l’Apple Card si particulière, c’est incontestablement son système de cashback sur chacun des achats faits par l’utilisateur. Ainsi, s’il achète quelque chose avec Apple Pay et son compte Apple Card, il récupère 2% sur la somme investie. S’il utilise la carte physique, il récupère 1%, tandis que 3% du montant payé lui reviennent s’il achète quelque chose chez Apple. La Pomme se permet ce cashback, car elle répercute sur le client la commission d’interchange élevée de 2 % aux États-Unis. Comme l’UE a plafonné ces frais à 0,3 %, cela ne fonctionnera pas et Apple perdra plus d’argent qu’elle n’en gagnera.

Vous le savez probablement, les Etats-Unis sont le berceau de la société à crédit et de la surconsommation. Une carte de crédit comme l’Apple Card est une source d’endettement permanent pour l’utilisateur. Le détenteur de la carte se voit donc prêter de l’argent, qu’il peut rembourser progressivement selon différentes règles. C’est lui qui décide du montant qu’il veut rembourser. Apple applique un taux d’intérêt individuel situé entre 13,24 % et 24,24 %. Si ce taux n’est pas très élevé selon les normes américaines, il l’est selon nos normes. Le modèle économique de l’Apple Card n’est donc pas applicable en Europe grâce aux nombreuses mesures de protection gouvernementales en vigueur.

De plus, Apple travaille avec MasterCard et la banque américaine Goldman Sachs pour l’émission de sa carte. Si MasterCard est très bien implantée en Europe, c’est moins le cas de Goldman Sachs, qui reste très peu méconnu chez nous. Ainsi, il est possible qu’Apple doive négocier avec un autre organisme financier s’il souhaite lancer l’Apple Card dans nos contrées.

Et donc ? C’est pour quand ?
C’est probablement la question à laquelle absolument personne n’a la réponse. Si ça se trouve, même Apple ne sait pas quand il sera possible de lancer son service en Europe et en Belgique. Toutefois, nombreuses ont été les interventions des cadres d’Apple (dont Tim Cook) indiquant vouloir déployer l’Apple Card en Europe.

Lorsqu’ils annoncent un nouveau service, les responsables d’Apple indiquent bien souvent “qu’il est disponible aux Etats-Unis, et qu’ils travaillent sur un déploiement à l’international.” Pour l’Apple Card, Jennifer Bailey, la femme qui l’a présentée lors de la keynote de mars 2019, n’a mentionné que les Etats-Unis, sans faire mention des autres continents ou pays.

En septembre 2019, Tim Cook déclarait au quotidien allemand Bild qu’il souhaitait plus que tout déployer l’Apple Card en Allemagne. “Nous aimerions proposer la carte partout. Cependant, les produits bancaires devraient être introduits pays par pays, car les banques et les réglementations diffèrent partout. Mais nous voulons aussi venir en Allemagne avec cette carte.”