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Facebook démantèle un réseau chinois de désinformation
Meta, propriétaire de Facebook, a supprimé plus de 500 comptes liés à un réseau de désinformation en ligne principalement basé en Chine.
500 comptes Facebook ont fait la promotion de fausses affirmations. Celles-ci provenaient de Wilson Edwards, un faux biologiste suisse. Elles affirmaient que les États-Unis s’ingéraient dans les efforts visant à trouver les origines de la Covid-19. Meta a déclaré que le réseau de désinformation chinois “tentaculaire et infructueux” ciblait des publics aux États-Unis, au Royaume-Uni et des publics sinophones à Taïwan, à Hong Kong et au Tibet.
Les États-Unis accusés d’intimidation
Les premières déclarations du compte du “biologiste suisse” appelé Wilson Edwards sont apparues le 24 juillet dernier. Publiées sur Facebook et Twitter, elles affirmaient que “des sources de l’OMS et un certain nombre de collègues chercheurs” s’étaient plaints d’une “pression énorme et même d’une intimidation” de la part des États-Unis au sujet du projet de l’OMS de renouveler l’enquête sur les origines du coronavirus. Ces informations proviennent d’un rapport de novembre de Meta.
En effet, depuis 2020, l’enquête de l’OMS est devenue une source de tension entre les États-Unis, la Chine et d’autres pays.
Ces publications ont été reprises massivement par les médias d’État chinois, tels que le Shanghai Daily, le People’s Daily et le Global Times. Après avoir examiné les rapports publics, Facebook a supprimé 524 comptes Facebook, 20 pages, quatre groupes et 86 comptes Instagram.
Une affaire d’État
Mais alors, qui se cache derrière cette campagne ? L’opération de désinformation a nécessité la création d’un faux compte, celui de Wilson Edwards. Ensuite, plusieurs centaines d’autres faux comptes et une minorité de comptes authentiques ont amplifié le message.
“C’est la première fois que nous observons une opération qui comprend un groupe coordonné d’employés de l’État et qui s’amplifie de cette manière”
Le groupe Meta a déclaré que son enquête avait révélé “des liens avec des individus en Chine continentale, notamment des employés de Sichuan Silence Information Technology Co Ltd et des individus associés à des sociétés d’infrastructure d’État chinoises basées dans le monde entier”. Le Sichuan Silence Information est une société de sécurité des réseaux et de l’information. Elle fournit un soutien technique au ministère chinois de la Sécurité publique et au CNCERT, l’équipe qui coordonne la réponse d’urgence de la Chine en matière de cybersécurité.
Les autres comptes seraient liés à des personnes travaillant dans des entreprises d’infrastructure de l’État chinois. Plus particulièrement, des entreprises de production d’électricité, de génie civil, de télécommunications et de transport.
Une campagne peu efficace
Meta tient toutefois à rassurer. D’après le rapport du groupe, la campagne sur les médias sociaux aurait été “largement infructueuse”.
Les créateurs de la campagne de désinformation ont utilisé une infrastructure de réseau personnel virtuel (VPN). L’objectif étant de dissimuler son origine et de donner à Edwards une personnalité plus vraisemblable. La photo de son profil semble également avoir été générée à l’aide de capacités d’apprentissage automatique.
En effet, l’ambassade de Suisse a déclaré le 10 août qu’il était peu probable que cette personne existe. Le compte Facebook a vu le jour deux semaines avant sa première publication et ne comptait que trois amis. Selon la mission diplomatique suisse, “il n’existe aucun registre d’un citoyen suisse portant le nom de “Wilson Edwards” et aucun article universitaire sous ce nom”. L’ambassade a appelé les médias chinois à supprimer toute mention de cette personne.