Apple se rapproche un peu plus de la neutralité carbone

En ces temps de réflexion énergétique notamment due à la sortie du nouveau rapport du GIEC, Apple publie son rapport environnement annuel sur l’utilisation des énergies renouvelables, au niveau mondial.

En juillet 2020, Apple publiait son objectif 2030. Dans son communiqué de presse, Apple déclare s’engager à être 100 % neutre en carbone sur sa chaîne logistique et tous ses produits d’ici 2030. Nous sommes quelques mois plus tard, et Apple semble maintenir sa feuille de route.

En effet, la firme a plus que jamais la volonté d’atteindre la neutralité carbone pour 2030, n’hésitant pas à multiplier les messages et les interventions de plus en plus médiatiques et à afficher ses ambitions.

Apple publie son rapport environnement annuel
La firme de Cupertino publie aujourd’hui son rapport environnemental annuel. Un rapport qui soulève autant de questions qu’il apporte de réponses.

Dans ce rapport environnement annuel, Apple passe au crible tous les “scopes” liés à l’environnement. On y retrouve donc des informations concernant les émissions directes (scope 1) et les émissions indirectes liées à la consommation énergétique (scope 2), mais également toutes les émissions indirectes sur toute la chaîne de production (de l’achat des matières premières à l’utilisation et la fin de vie des produits). La conclusion de ce rapport environnement annuel est que le travail fourni actuellement par Apple a permis de doubler l’utilisation d’énergie propre au cours de la dernière année.

22,6 millions de tonnes de CO2
En 2020, Apple a été responsable de l’émission de 22,6 millions de tonnes de CO2. Ses émissions directes sont extrêmement faibles, et celles liées au fonctionnement de l’entreprise représentent moins de 2 % du total. L’utilisation des produits frappés d’une pomme compte pour 19 % dans le bilan, mais leur fabrication (71 %) et leur transport (8 %) restent les principaux postes d’émission. Apple indique notamment que ses fournisseurs se sont engagés à utiliser uniquement de l’énergie propre, contribuant à produire près de 16 gigawatts.

À titre d’exemple, des entreprises comme Total ou Arcelor Mittal rejettent respectivement 488 et 198 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Autre point de comparaison, la Belgique a quant à elle rejeté plus de 110 millions de tonnes de CO2.

Des efforts payants
En 2021, les efforts tout au long de la chaîne d’approvisionnement auront “évité 13,9 millions de tonnes métriques d’émissions de carbone”. De plus, les projets en cours permettront des réductions de gaz à effet de serre, équivalant à 3 millions de voitures pendant un an. Ce sont ainsi 213 des principaux fournisseurs, qui se sont engagés à alimenter toute la production liée aux produits Apple avec de l’électricité renouvelable, et ce dans 25 pays.

Lisa Jackson (VP of Environment, Policy, and Social Initiatives) s’est dite également “fière que tant de nos partenaires se soient joints à ce travail urgent pour faire face à la crise climatique en générant plus d’énergie renouvelable dans le monde entier. L’énergie propre est bonne pour les entreprises et pour la planète. En partageant ce que nous avons appris lors de notre propre transition vers les énergies renouvelables, nous aidons à montrer la voie vers un avenir plus vert.”

D’autres projets en cours
Apple ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Avec son projet de reforestation lancé en partenariat avec l’organisation à but non-lucratif Conservation International et la banque d’investissement Goldman Sachs, Apple espère capter plus d’un million de tonnes de CO2 par an. La firme de Cupertino multiplie les projets similaires, notamment en Chine et au Kenya, ou même dans la mangrove colombienne.

Ces projets ont l’avantage de remplir d’autres objectifs en parallèle, comme la restauration des habitats naturels, mais l’inconvénient d’être extrêmement précaires. Ces arbres devront rester debout pendant des décennies, pendant lesquelles ils subiront les assauts du changement climatique et des activités humaines, pour remplir toutes leurs promesses.

Alors que son activité de services monte en puissance, une activité qui dépend moins de l’achat de nouveaux appareils que de l’utilisation des appareils existants, Apple ne pourra pas économiser ce débat. Est-elle prête à remettre en cause son modèle économique pour tenir ses ambitions écologiques ?