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Test – Darksiders 3 : un retour gagnant pour la série de THQ Nordic
Darksiders fait son grand retour avec un nouvel épisode ayant pour héroïne un autre personnage inspiré des Cavaliers de l’Apocalypse. Après War et Death, place donc à Fury, pour un troisième volet qui se rapproche du tout premier.
Très grosse surprise à l’époque, le premier DarkSiders était parvenu à séduire les gamers avec son univers atypique et ses mécanismes de jeu particuliers. Le jeu proposait d’incarner War, l’un des cinq cavaliers de l’apocalypse, propulsé sur une planète Terre ravagée par un conflit entre anges et démons. Accusé d’avoir déclenché l’Apocalypse de manière prématurée, notre personnage tente de prouver son innocence. Mélange habile de genres, le jeu lorgne ouvertement du côté du Zelda-like, tout en osant une approche beaucoup plus mature.
Moins linéaire, le second épisode, qui se déroule en parallèle du premier, était parvenu à séduire les gamers grâce à ses mondes beaucoup plus vastes et ses décors plus “dark”. Le jeu proposait d’incarner Death (Mort), un autre cavalier de l’apocalypse, qui, ne pouvant rester dans l’attente du jugement de son frère, ne reste pas les bras croisés et part de son côté afin de trouver un moyen de l’innocenter.
Initiée par le studio Vigil Games, la licence s’est retrouvée dans un véritable statu quo après la banqueroute de son éditeur, THQ. Personne ne s’était manifesté à l’époque pour reprendre le studio, ceci l’obligeant donc à fermer ses portes en 2013. Alors que la licence Darksiders a suscité bien des convoitises de la part de certains studios prestigieux comme PlatinumGames (Vanquish, Bayonnetta), c’est au final l’éditeur Nordic Games qui a récupéré la franchise, avant de devenir THQ Nordic.
Au-delà de s’approprier le nom et les couleurs de l’ancien éditeur américain, THQ Nordic se préoccupe de continuer le développement de certaines licences laissées de côté, dont Darksiders. Alors que certains de ses géniteurs comme Joe Madureira, à l’origine de la Direction artistique si particulière de la saga, ont depuis fondé leur propre studio, d’autres se sont regroupés pour fonder Gunfire Games. D’ailleurs, le studio a déjà pu retravailler sur la série en produisant la Deathinitive édition du second épisode.
Après de nombreuses péripéties, la licence n’est pas tombée dans les limbes et nous permet de suivre les aventures de la seule protagoniste féminine au sein du groupe des Cavaliers de l’Apocalypse, Fury. L’histoire de cet épisode n’a aucun rapport direct avec les deux premiers, en dehors du contexte apocalyptique terrestre. Fury est envoyée sur Terre par le Conseil Ardent afin de débusquer et de capturer les 7 Péchés capitaux.
Dès les premières minutes de jeux, il est possible de retrouver ses marques dans une version plus moderne que ses prédécesseurs. On a donc affaire a un jeu nettement plus simplifié, mais se déroulant dans un monde plutôt ouvert. Il faut comprendre par là qu’il est possible de chasser les Péchés capitaux dans l’ordre de son choix, même si une suite logique s’instaure rapidement afin de pouvoir récupérer certaines armes spécifiques permettant de débloquer certains accès, parfois secrets.
Cette simplification est d’ailleurs présente depuis l’interface jusqu’au cœur du gameplay, que ce soit pour les phases de combat ou l’aspect jeu de rôle. On démarre le jeu avec un fouet tranchant et il sera possible d’en récupérer 5 autres, dont certains sont liés à des éléments comme le feu ou la foudre. Chacune d’entre elles a ses propres combinaisons d’attaques qui sont cependant très limitées et qui s’avèreront rapidement répétitives, fort heureusement les quelques améliorations d’armes forceront à en changer à la volée.
Les mécaniques propres aux RPG, que l’on retrouvait déjà dans les jeux précédents, sont ici largement plus limitées. Exit l’arbre de compétence puisqu’il faudra se contenter d’améliorer ses armes avec les objets récupérés çà et là, ainsi que seulement 3 caractéristiques avec les âmes récupérées, ces âmes bleues étant la monnaie du jeu. Cependant, cette simplicité ne bride en rien l’évolution et ne limite pas l’expérience de jeu.
Les combats seront la partie la plus épineuse du titre et il faudra se familiariser avec la technique d’esquive. Il est en effet possible lors d’un appui au bon moment, provoquant au passage un ralenti, de porter un coup procurant des dégâts plus importants. Il faudra donc se familiariser avec les mouvements de ses adversaires avec cette unique mécanique de défense. Ceci rappelle pour beaucoup la série des Dark Souls, avec toutefois un gameplay largement plus nerveux.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul élément emprunté à la série de FromSoftware, puisqu’il sera possible de récupérer de la vie grâce à des potions de soin rechargeables, ainsi que de devoir récupérer ses âmes perdues lors d’une défaite. Bien heureusement, Darksiders 3 se veut être largement plus accessible et permissif même lors de morts répétées.
Il faudra d’ailleurs rester particulièrement sur ses gardes lors de la présence de plusieurs ennemis à l’écran, surtout que le mode de ciblage reste un peu archaïque et que le titre manque de visibilité, en particulier lors de l’utilisation de certaines techniques. La mécanique de changement de pouvoirs, d’armes ou d’objets n’est là aussi pas toujours très pratique, en particulier lors de moments assez stressants et il faudra apprendre à faire avec.
Cette simplification à outrance de ces différentes mécaniques, par rapport à ce qu’il avait été possible de voir par le passé, ne donne cependant pas une impression de manque. Il n’aurait toutefois pas été un mal d’avoir une palette de coups plus importante, même s’il est possible de pouvoir s’en sortir, et ce, tout au long de l’aventure.
Graphiquement, Darksiders 3 est loin d’atteindre des sommets en la matière même si on lui accorde une réalisation correcte. Fort heureusement, Gunfire Games a fait le choix de conserver la même direction artistique que pour les précédents titres, ce qui est d’ailleurs un gros point fort et permet de rendre appréciables des moyens techniques certainement modestes. On retrouve d’ailleurs certains problèmes de collisions qui ne s’avèrent pas spécialement handicapants pendant l’aventure.
Il sera alors toujours aussi plaisant de parcourir les différents biomes, même dans un cas de back-tracking après la récupération d’un nouveau pouvoir.
Au niveau des regrets, on évoquera les décors, qui manquent d’originalité et de diversité. Labyrinthiques, les décors ont tendance à rapidement perdre le joueur dans un dédale de rues et de ruelles. L’absence de carte ne facilite guère l’orientation du joueur… Heureusement, on peut compter sur des points de téléportations pour se déplacer rapidement d’un lieu à l’autre.
Ce nouveau Darksiders recèle, à l’instar de ses prédécesseurs, de nombreux secrets et il sera nécessaire d’en inspecter les moindres recoins si l’on désire en récupérer l’intégralité, même si cela reste facultatif. L’histoire du jeu se tient et bien qu’elle ne soit pas forcément des plus mémorables, cela reste intéressant de suivre le cheminement de Fury. Le titre possède une très bonne durée de vie pour le genre et promet une aventure qui demandera un peu moins de 20 heures, allant même facilement jusqu’au double si le désir de tout compléter se fait ressentir.
Le côté sonore de ce Darksiders 3 est également soignée et possède des bruitages qui rendent l’expérience immersive avec des musiques, principalement orchestrales, qui donnent un ton assez épique. Il est à noter que le titre possède des doublages francophones sympathiques, même si la version originale reste malgré tout supérieure.