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Test – The Council : une aventure narrative qui mérite le détour
Après plusieurs mois d’attente, le chapitre final de The Council est enfin là. Le studio français Big Bad Wolf revisite le jeu d’aventure narratif à travers un projet particulièrement ambitieux – désormais proposé dans son intégralité, au format physique.
Proposé sous forme épisodique, The Council nous fait découvrir les aventures de Louis de Richet, enquêteur et membre d’une société secrète, à travers 5 chapitres, désormais rassemblés sur un seul et même disque. Une intrigue qui prend racine dans la disparition de sa mère, Sarah de Richet, lors de sa visite du manoir de Lord Mortimer, établi sur une petite île reculée. Une disparition qui forcera notre héros à se rendre sur place et à tenter de faire la part des choses à travers les discours et faux-semblants des invités du Lord.
À première vue, le manoir n’est le théâtre que d’une simple réception mondaine. Mais le joueur sera vite confronté à de nombreuses situations étranges, remplies de mystères et de choses inexpliquées. Les invités, dont certaines figures historiques emblématiques du XVIIIe siècle telles que George Washington ou Napoléon Bonaparte, ne font que rendre l’expérience que plus divertissante à travers de nombreux dialogues passionnants qui permettront au joueur d’y voir progressivement plus clair…
Des choix lourds de conséquences
En tant que jeu d’aventure narratif, la progression de l’enquête de Louis de Richet se fera en fonction des informations récoltées durant ses discussions avec les autres personnages, ainsi que des fouilles du manoir. Les échanges avec les différents protagonistes seront véritablement au centre de l’aventure narrative. Le joueur pourra d’ailleurs influencer sur les dialogues ou moments clés en choisissant la réponse de son choix. Libre à lui ainsi e mentir, dire la vérité ou préférer omettre un détail dans ses explications…
Chaque choix effectué aura un véritable impact sur le déroulement de l’intrigue. Celui-ci pouvant mener à la simple vexation d’un invité, à la confrontation plus physique avec un autre, voire à la modification de la suite des événements. The Council a le mérite de pousser le concept à son apogée en ne permettant à aucun moment au joueur de faire marche arrière pour modifier sa décision.
Un aspect qui aura également son importance durant les joutes oratoires. Les affrontements traditionnels des RPG prendront la forme de dialogues plus intenses – les confrontations – où, chacun à son tour, les personnages devront réagir aux propos de l’autre afin de débloquer l’un ou l’autre tableau narratif. Le joueur aura ainsi une ou plusieurs chances de choisir le bon argument à adresser à son interlocuteur pour le convaincre et “gagner” la confrontation. En cas d’échec, impossible de revenir en arrière.
La stratégie et la réflexion sont véritablement au centre du titre du studio français Big Bad Wolf.
Spécialisation et arbre de compétences
Pour mener son enquête à bon terme, Louis de Richet pourra compter sur ses compétences qui lui permettront de débloquer des propositions supplémentaires durant les conversations, voire de se montrer plus manipulateur que ses interlocuteurs.
Comme dans tout RPG qui se respecte, le joueur pourra accumuler de l’expérience qui lui permettra d’activer de nouvelles compétences parmi trois classes : ésotérisme, diplomatie et enquête. Chacune propose ses propres spécificités utiles dans les confrontations, discussions et lors de la résolution d’énigmes. Ainsi, grâce à ses grandes connaissances en géopolitique, Louis pourra se joindre aux discussions entre Bonaparte et Washington. Il pourra également crocheter la serrure d’un coffre pour en récupérer le contenu. Les compétences d’enquêteurs permettront également à Louis de déterminer plus facilement lorsqu’on lui ment.
Atmosphère lugubre et « classique »
L’intrigue mêlant mystère, ésotérisme et révélations est parfaitement cadrée par l’esthétique développée dans The Council. Les couloirs et les décorations du manoir de Lord Mortimer imposent une atmosphère lourde, en proie aux manifestations lugubres. Une atmosphère soulignée par des couleurs sombres de rouge sang, de bleu nuit, de gris et de marbre terne qui traduisent parfaitement l’idée que l’on peut se faire des grandes demeures moroses du XVIIIe siècle.
Pour ce qui est des personnages, les détails de leurs visages sont poussés à l’extrême. Les rides, la fatigue, les excès de maquillages sont effrayants de réalisme. Malheureusement, leurs gesticulations et expressions manquent cruellement de fluidité.
Leur réalisme est souligné par un doublage anglais de grande qualité. Chaque personnage disposant de son propre accent en fonction de son origine française, américaine ou anglaise.
L’atmosphère et la progression sont soutenues par une bande-son incroyablement juste. Chaque morceau vient souligner la tension, la légèreté ou le mystère des événements à l’image. Un véritable plaisir pour les oreilles qui sert à l’immersion dans l’intrigue.
Cinq chapitres à la qualité variable
Au fil des chapitres, l’attention apportée par les Français de Big Bad Wolf semble inégale. Les différents actes sont de tailles et d’intérêts différents. Tantôt longue et intrigante, tantôt courte et banale, la progression a de quoi frustrer le joueur. L’intrigue principale et les mécanismes de jeu restent cependant prenants, chaque chapitre apportant son lot de secrets et de révélations. Autre constante : les répercussions des choix du joueur sur l’histoire. L’intensité des épisodes est d’ailleurs très influencée, voire raccourcie, par les décisions prises par celui-ci.
Après presque huit mois d’attente, le chapitre final ne clôture pas véritablement l’aventure au sommet. Avec ce cinquième et dernier épisode, Big Bad Wolf donne l’impression de s’être précipité pour terminer l’histoire avant la fin de l’année. Une précipitation qui explique peut-être les problèmes de framerate et de synchronisation labiale des personnages apparus au fil des chapitres. De plus, le dernier volet n’a pas apporté les correctifs visuels qu’on pouvait espérer.
La spécialisation de notre cher Louis de Richet semble perdre de son importance au fur et à mesure, c’est dommage. La course contre la montre se ressent également dans l’ultime confrontation qui tombe de manière abrupte dans l’aventure. Elle laisse également un sentiment de frustration chez le joueur.