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Visé par une enquête, Huawei dément tout vol de brevet aux Etats-Unis
Le géant chinois des télécoms Huawei a démenti mardi les accusations de vol de brevets provenant d'un ingénieur portugais, reprises dans le journal économique Wall Street Journal (WSJ).
Le ministère de la justice américain (DoJ) a ouvert une enquête à la suite des déclarations de cet ingénieur, Rui Pedro Oliveira, qui accuse Huawei d'avoir volé le dessin de sa caméra pour smartphone, contenant des brevets américains, pour fabriquer sa propre caméra panoramique équipant ses appareils.
Selon le WSJ, l'enquête du département de la justice concerne les accusations de M. Oliveira mais également d'autres cas potentiels de vol de propriété intellectuelle et de recrutement de salariés de ses concurrents.
"Ces accusations sont fausses", a répondu le groupe dans un communiqué, qui "rejette catégoriquement les affirmations de M. Oliveira".
"Depuis plusieurs mois, le gouvernement américain tente de faire pression sur d'autres Etats pour interdire les équipements Huawei. Il utilise également tous les outils à sa disposition pour perturber nos opérations commerciales".
"Aucune des accusations portées par le gouvernement américain n'a été jusqu'ici prouvée. Nous condamnons avec force les efforts concertés du gouvernement américain pour discréditer Huawei et réduire sa position de leader dans l'industrie" des télécoms, ajoute le communiqué.
Si Huawei reconnaît avoir rencontré M. Oliveira en 2014, il explique n'avoir commencé à proposer sa propre caméra qu'en 2017, "dessinée et développée indépendamment par des employés n'ayant pas eu accès" aux informations provenant de son accusateur.
"Il est clair que M. Oliveira tente de tirer parti de la situation géopolitique actuelle. […] Un tel comportement ne devrait pas être encouragé ou pris comme une justification rationnelle par le département de la justice dans l'ouverture d'une enquête criminelle", insiste le groupe.
Huawei a été mis à l'index aux Etats-Unis par l'administration Trump, qui le soupçonne d'espionnage au profit de Pékin. Il a bénéficié d'un premier sursis de 90 jours, prolongé de la même période mi-août avant qu'il soit interdit aux entreprises américaines de lui vendre des équipements.
Les Etats-Unis ont par ailleurs accusé à plusieurs reprises les groupes chinois, dont Huawei, d'avoir volé des brevets, en particulier américains, afin d'accélérer leur développement technologique, sans toutefois apporter de preuve.
Les tensions autour de Huawei s'inscrivent dans un contexte plus large de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine marquée par des hausses successives de droits de douanes sur les produits chinois importés sur le territoire américain.