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Facebook exempte les politiques de “fact-checking”
Facebook ne soumettra pas les déclarations des responsables politiques au “fact-checking”, le processus de vérification des infos douteuses, a indiqué mardi le réseau social, lancé dans une croisade pour rétablir la confiance après une série de tentatives de manipulation de l’opinion via sa plateforme.
“Nous ne pensons pas qu’il soit approprié pour nous d’agir en tant qu’arbitre des débats politiques et d’empêcher le discours d’un politicien de toucher son public”, a expliqué Nick Clegg, directeur mondial des affaires publiques du géant américain, dans un communiqué en ligne.
“Cela signifie que nous n’enverrons pas de contenus originaux ou de publicités publiées par des responsables politiques à nos partenaires de fact-checking pour examen”, a-t-il clarifié.
Le réseau social, accablé par la propagation de fausses informations (“fake news”), qui nuisent aux débats démocratiques, notamment dans le cadre des élections, a mis en place un partenariat avec des organes de presse (dont l’AFP) pour vérifier les articles et posts soupçonnés de répandre des infox.
Les mises au point des journalistes de ces médias viennent ensuite s’afficher juste en-dessous des contenus incriminés quand ils sont visibles sur la plateforme, avec une mention indiquant leur caractère douteux.
Ne pas inclure les messages des responsables politiques fait partie du règlement du réseau depuis un an, écrit Nick Clegg.
Il précise cependant que “quand une personnalité politique partage un contenu précédemment démenti, y compris des liens, des vidéos et des photos, nous avons l’intention de rétrograder ce contenu, d’afficher les informations liées des journalistes partenaires et d’empêcher leur intégration dans des publicités”.
L’ancien vice-Premier ministre britannique a rejoint Facebook il y a moins d’un an pour l’aider à réparer son image écornée par des scandales.
En 2016, des campagnes de manipulation liées à la Russie avaient utilisé les réseaux sociaux pour tenter d’influencer leurs utilisateurs lors de scrutins au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Ces opérations politiques avaient notamment eu recours à la propagation de fake news.
Mais le géant des réseaux avance sur une corde raide, entre préservation de la liberté d’expression et régulation des contenus inappropriés (désinformation, incitation à la haine et au terrorisme, etc).
Le groupe de Mark Zuckerberg a donc pris des mesures pour renforcer la transparence, notamment autour des publicités politiques.
Mais aux États-Unis il est sous le feu de critiques venues aussi bien de certains démocrates, qui trouvent que les géants de la tech sont devenus trop puissants, que de républicains, à commencer par le président Donald Trump, qui accuse régulièrement les réseaux sociaux de censurer les voix conservatrices.