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Tsutomu Yamaguchi, le Japonais qui a survécu à deux bombes atomiques
En 1945, le Japonais Tsutomu Yamaguchi est devenu l'une des rares personnes à avoir survécu aux deux bombardements atomiques qui ont frappé son pays. Il a cependant fallu attendre plus d'un demi-siècle pour que son destin tragique soit officiellement reconnu, un an à peine avant qu'il ne meurt à l'âge de 93 ans.
Un hibakusha, c'est ainsi qu'on appelle en japonais, les personnes qui ont survécu aux bombardements de Nagasaki et Hiroshima survenus les 6 et 9 août 1945. Des explosions qui ont fait plus de 60.000 et 90.000 morts respectivement. Mais Tsutomu Yamaguchi n'est pas un hibakusha comme les autres. Ce Japonais est l'un des rares à avoir vécu les deux bombardements, et y avoir survécu.
Retour en 1945. Tsutomu Yamaguchi est un jeune ingénieur de 29 ans travaillant pour la société Mitsubishi Heavy Industries. Résidant habituellement à Nagasaki, il est envoyé pendant trois mois en voyage d'affaires à Hiroshima. Le 6 août était censé en être le dernier jour. L'homme avait alors passé tout l'été, avec ses collègues, à travailler sur l'élaboration d'un nouveau pétrolier.
Little Boy s'abat sur Hiroshima
A 8H15 au matin, tandis que Tsutomu se rendait une dernière fois au chantier naval de Mitsubishi, il a entendu le bruit d'un avion dans le ciel avant d'apercevoir un bombardier américain B-59 survoler la ville et larguer un petit objet accroché à un parachute. La bombe "Little Boy". Quelques secondes plus tard, le ciel s'embrasait, lui laissant à peine le temps de se jeter au sol avant qu'un boum assourdissant ne ressentisse.
L'onde de choc a soulevé l'homme avant de le projeter en l'air et de le renvoyer au sol. "Je ne savais pas ce qui s'était passé. Je pense que je suis resté évanoui un moment", a-t-il raconté en 2009 au journal The Times. "Quand j'ai ouvert mes yeux, tout était noir et je ne pouvais plus voir grand chose. C'était comme le début d'un film au cinéma avant qu'il ne commence quand les séquences vierges s'affichent sans aucun son".
Lorsqu'il s'est réveillé, Yamaguchi était cerné de poussière et de cendres tombantes. Son visage et ses avant-bras étaient gravement brûlés, ses deux tympans perforés et sa vision altérée. "Quand le bruit et l'explosion se sont affaiblis, j'ai vu une énorme colonne de feu en forme de champignon s'élevant dans le ciel. C'était comme une tornade mais ça ne bougeait pas", a-t-il relaté.
Errant dans ce qui restait du chantier naval, l'ingénieur a fini par retrouver deux collègues qui avaient également survécu à la déflagration. Explorant les environs pour retrouver leur chemin vers la ville, les trois hommes sont tombés sur des scènes de cauchemar. Des enfants, des adultes brûlés mais toujours vivants, d'autres morts gisant dans les rues.
Après avoir passé la nuit dans un abri de fortune, les trois hommes ont décidé de rallier la station de train pour rentrer chez eux. Ils ont fini par y parvenir, se mêlant à la foule pour tenter de monter dans des convois pleins à craquer. Arrivé à Nagasaki le 8 août au matin, Yamaguchi s'est rendu à l'hôpital pour faire soigner ses brûlures. Ses plaies étaient tellement sérieuses que ses proches ont eu du mal à le reconnaitre.
"Une seule bombe ne peut pas détruire une ville entière !"
Le cauchemar était malheureusement loin d'être terminé. Le lendemain, 9 août, l'ingénieur s'est rendu à son travail et s'est entretenu avec son supérieur lui demandant un rapport complet de ce qui s'était passé à Hiroshima. En colère, ce dernier l'a accusé d'être devenu fou. "Il a dit : 'Une seule bombe ne peut pas détruire une ville entière !' ", s'est souvenu Yamaguchi pour The Times. Il était aux environs de 11H.
Alors que l'employé tentait de se justifier, le paysage extérieur a soudainement changé. Un flash aveuglant est apparu. "J'ai réalisé immédiatement que c'était la même chose qu'à Hiroshima", a confié le Japonais. Il s'est jeté au sol juste avant que les fenêtres n'éclatent, dispersant du verre à travers toute la pièce. Ce matin là, un autre bombardier américain avait quitté sa base, larguant quelques heures plus tard la bombe "Fat Man" au dessus de Nagasaki.
Fat Man, la bombe au plutonium d'une vingtaine de kilotonnes, était plus puissante que Little Boy larguée à Hiroshima. Toutefois, le paysage vallonné à Nagasaki a eu pour effet de limiter l'étendue de l'explosion. Toujours vivant, Yamagushi n'avait qu'une idée en tête : rentrer chez lui auprès de sa famille qui avait pu être tuée par la déflagration. Ca n'a pas été le cas, sa femme et son fils s'en sont sortis avec juste des égratignures.
La famille s'est réfugiée dans un abri derrière sa maison. Les jours qui ont suivi, la double dose d'irradiation reçue par Yamagushi a fait son effet. Ses cheveux sont tombés, ses brûlures se sont aggravées, l'homme a commencé à vomir. Six jours plus tard, le 15 août, l'empereur Hirohito annonçait la capitulation du Japon à la télévision.
Seul double-survivant officiellement reconnu
Contrairement à de très nombreuses victimes des bombardements, Tsutomu Yamaguchi s'est lentement remis de ses blessures jusqu'à vivre une vie normale. Il a même eu deux autres enfants. En 1957, il a officiellement été reconnu comme un hibakusha pour le bombardement de Nagasaki. Il a toutefois fallu attendre 2009 pour que le gouvernement japonais ne reconnaisse officiellement sa présence également à Hiroshima.
Aujourd'hui, Tsutomu Yamaguchi est le seul à avoir reçu une telle reconnaissance. Pourtant, d'autres Japonais, dont ses deux collègues présents sur le chantier naval, ont également survécu aux deux bombardements. Pendant des décennies, l'homme ne s'est pas exprimé publiquement sur son expérience jusqu'à prendre part au mouvement contre les armes nucléaires dans les années 2000.
Tsutomu Yamaguchi est finalement mort d'un cancer de l'estomac un an après avoir reçu sa reconnaissance officielle, le 4 janvier 2010, il y a presque huit ans jour pour jour. Il avait 93 ans.