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Test – Dragon Ball Z Kakarot : la grande aventure
Après avoir brillamment transposé l’univers d’Akira Toriyama en jeu de baston 2D, avec l’aide des créateurs de la série des Guilty Gear, Namco Bandai passe à une formule plus innovante en nous livrant le premier RPG dans l’univers de Dragon Ball Z.
Pour ce nouveau projet, Namco Bandai est allé rechercher l’un de ses studios les plus compétents, puisque le développement du jeu a été confié au studio CyberConnect 2, qui avait déjà brillamment transposé l’univers de Naruto en jeu vidéo avec sa série des Naruto Shippuden et s’était déjà fait remarqué à plusieurs reprises, notamment pour sa série de jeux .hack et l’excellent Asura’s Wrath, sorti sur la précédente génération de consoles.
Sur le papier, le jeu avait tout pour séduire. Dans la pratique, le premier contact avec Dragon Ball Z Kakarot se fait toutefois dans la douleur. Les informations à emmagasiner seront nombreuses durant les deux premières heures de jeu, et on se rend d’entrée compte que le jeu est malheureusement loin d’être un titre très accessible. Avec ses menus surchargés, ses dizaines de fenêtres “pop-up”, ses mécanismes de jeux trop nombreux et sa construction archaïque, Kakarot donne trop souvent l’impression d’avoir été conçu par des ancêtres du jeu vidéo. Il suffit de jeter un coup d’oeil aux dialogues pour s’en convaincre. Si le jeu rassemble plusieurs cinématiques, il faudra généralement passer manuellement chaque dialogue en appuyant sur le bouton dédié. On est très loin d’un film interactif.
Globalement, difficile également de s’y retrouver au début de l’aventure. Le joueur devra apprendre à maîtriser les combats, l’exploration et des dizaines de mécanismes de jeux hérités principalement des RPG, avec la récupération d’items, de collectibles et l’amélioration des performances de son personnage, qui passe par la création de ponts entre différents personnages dans les menus du jeu. Dragon Ball Z Kakarot part beaucoup trop vite dans toutes les directions, et comme souvent dans ce cas de figure, le résultat est malheureusement loin d’être convaincant puisque le jeu ne brille dans aucun domaine en particulier.
S’il s’agit avant tout d’un jeu de combat, entrecoupé de séquences d’exploration et de cinématiques, Kakarot peine réellement à convaincre dans ce domaine. Les combats, entièrement en 3D, sont plutôt nerveux et même assez tactiques, mais terriblement répétitifs compte tenu du fait qu’il faudra progressivement faire gagner en puissance son personnage avant d’activer des attaques plus puissantes. Le schéma est très souvent le même et les ennemis ne vous surprendront jamais réellement. S’il se révèle assez fun dans un premier temps, Kakarot montre donc vite ses limites. D’autant plus que dans la pratique, les combats se basent beaucoup sur le sens du timing puisqu’il faudra dans un premier temps éviter les attaques de l’adversaire avant de déchainer sa colère…
Côté exploration, pouvoir découvrir selon ses envies l’univers de Dragon Ball représentait un énorme fantasme pour les fans. A ce titre, le jeu est plutôt réussi. L’univers de Toriyama est bien représenté. Dommage qu’il soit rempli à ras bord de fonctionnalités totalement inutiles, des milliers d’orbes à récupérer, qui donnent l’impression de naviguer entre de gigantesques guirlandes de Noël au hub surchargé qui attire sans cesse notre attention sur des éléments sans importance.
La partie exploration du jeu est clairement sous-exploitée, et se réduit très souvent à de longs allers-retours entre deux combats et du loot. Et c’est finalement là que le projet mord la poussière car Kakarot avait clairement le potentiel d’être un très grand jeu. Dans la pratique, on se surprend à accélérer les voyages jusqu’au combat suivant pour zapper au maximum ces séquences de jeu pourtant nécessaires pour faire évoluer son personnage. Il faudra de ce fait apprendre des nouvelles techniques de combat à travers des tutoriels sans imagination, récupérer des nutriments pour que Chichi vous prépare des plats qui vous permettront de gagner en expérience et récupérer des tas d’orbes de différents types pour développer des capacités passives… Des à-côtés sans grand intérêt qui permettent de faire du remplissage de masse et de donner un aspect RPG à un titre qui n’a pourtant finalement rien d’un RPG. Finalement, on en vient à penser que les développeurs auraient mieux fait de se concentrer sur un seul aspect du jeu.
Malgré ses défauts, Dragon Ball Z Kakarot ne devrait avoir aucun mal à séduire les fans de la franchise en jouant clairement la carte du fan service. L’aventure retrace l’arc des Super-Sayens, de Raditz à Bou. La narration est à ce titre plutôt réussie et le jeu très fidèle à l’univers de Toriyama. Malgré ses défauts, Kakarot reste en effet agréable à parcourir et fera à ce titre assurément verser une larme de nostalgie aux fans de la franchise.
Côté réalisation, difficile de ne pas tomber sous le charme de la direction artistique, très fidèle à l’animé, et de la bande son, qui reprend tous les titres emblématiques de la saga. On regrettera toutefois une réalisation un peu cheap et un certain manque de finition, qui se ressent tout au cours de l’aventure, des temps de chargement longuets et trop nombreux aux nombreux bugs d’affichage. Techniquement, le jeu de Namco Bandai n’est pas non plus une vitrine technologique, malgré un prix de vente plein.
Si les fans pourront donc se laisser séduire par son univers, sa fidélité au matériau de base et son angle particulier, difficile d’imaginer Kakarot faire vibrer tous les publics. Techniquement, le jeu est loin des standards actuels. Quant à son gameplay, la recette ne fonctionne jamais vraiment… Et c’est finalement bien dommage tant on avait envie d’y croire…