Test – Command & Conquer Remastered Collection : un remaster qui sent bon la nostalgie

Remodeler un ancien jeu des années 1990 peut parfois s’avérer un très gros challenge, surtout lorsque le gameplay a énormément vieilli. Electronic Arts nous propose avec ce Command & Conquer Remastered Collection de se replonger dans les heures de gloire des RTS (real-time strategy). Retour donc dans la saga du Tibérium et notamment les deux premiers volets accompagnés de leurs contenus additionnels.

S’il est bien une saga dans le monde vidéoludique qui fait frémir les anciens joueurs, c’est bien Command & Conquer. Forte de 25 ans d’histoire, la franchise fait aujourd’hui partie des classiques auxquels il faut avoir déjà joué au moins une fois. Main du Nod, la GDI, Kane, Tibérium, … Autant de mots que se rappellent, non sans une once de nostalgie, les fans de la première heure de la saga d’Electronic Arts. EA nous revient donc, 8 ans après le dernier principal volet, avec une remise au goût du jour des deux premiers.

Une saga que l’on ne présente plus
Il est important de bien situer le contexte dans lesquels prend part Command & Conquer. En effet, la franchise est à l’heure actuelle constituée de 3 séries distinctes : Tibérium, Alerte Rouge et Generals. Cette édition restaurée contient ainsi les premiers épisodes de Tibérium et Alerte Rouge ainsi que leurs contenus additionnels. La franchise Tibérium met en scène les forces européennes du Nod aux troupes du Groupement de Défense International. Les premiers sont en quelque sorte considérés comme des terroristes tandis que les seconds sont les “forces du bien”. Alerte Rouge est en revanche une uchronie, dans laquelle les Alliés et les Soviétiques sont en guerre et qui fait intervenir des personnages historiques tels que Joseph Staline ou Albert Einstein.

C’est dans ce contexte que Command & Conquer prend place, et pose ainsi les bases du jeu de stratégie en temps réel en 1995. Le jeu a 25 ans, et cela se ressent fortement dans les mécaniques de jeu. Fidèle au matériau d’origine, aucune modification n’a été apportée au gameplay, tant et si bien que le poids des années pèse sur les deux épisodes. Le choix de n’avoir apporté aucune modification peut très bien se comprendre, les développeurs ayant probablement voulu proposer une sensation de jeu semblable à celle d’il y a 25 ans.

Entièrement en 4K à 60FPS
Le travail apporté par les équipes d’Electronic Arts Los Angeles à cette édition remasterisée est plutôt honorable. L’ensemble des textures a été retravaillé, avec une résolution qui monte désormais à 3840×2160, le tout tournant entièrement à 60 images par seconde. Il est à noter que le joueur peut à tout moment remonter dans le temps. En effet, en appuyant sur la touche Espace, les textures se “repixellisent” pour donner l’impression que l’on rejoue aux jeux originaux. Un clin d’œil fort sympathique des développeurs qui n’oublient à aucun moment les joueurs de la première heure.

Les cinématiques bénéficient également d’un ravalement de façade. Les vidéos en live-action ayant été compressées et filmées en faible définition, le travail qui s’annonçait paraissait impressionnant et le moins que l’on puisse dire est qu’il l’est. Une intelligence artificielle a retravaillé sur chacune des séquences afin de notamment les faire passer de 15FPS à 30FPS. Les vidéos en images de synthèse ont elles aussi été mises à jour. Si le travail reste évidemment remarquable, on sent que les vidéos en 3D synthétique ont assez mal vieilli. Un petit travail là-dessus n’aurait pas été de trop non plus, même si le choix des développeurs est ici aussi compréhensible.

Pour autant, difficile de ne pas être un peu déçu par le résultat. Car on est très loin ici d’un remake. Visuellement, cela reste fidèle à l’original, mais cela sera sans doute très dur de rameuter de nouveaux joueurs avec une esthétique qui a aussi mal vieilli…

Une bande-son exceptionnelle
La bande-son a elle aussi été entièrement retravaillée. Le compositeur et le groupe d’origine ont réenregistré 20 morceaux en direct, tandis que l’ensemble des musiques a été remasterisé. L’effet qu’amenait les musiques en 1995 reste le même : c’est jouissif au plus haut point. Tous les genres musicaux présents s’accordent parfaitement bien au rythme du jeu et ne gâchent en aucun cas le plaisir, bien au contraire. On se surprendrait même parfois à chercher le nom de telle ou telle mélodie afin de l’ajouter à sa playlist personnelle.

Le jukebox a par ailleurs été entièrement retravaillé. Il est désormais possible de personnaliser entièrement sa playlist, en choisissant parmi les morceaux des deux jeux. Vous pouvez ainsi vous retrouver dans un niveau d’Alerte Rouge avec les musiques du Conflit du Tibérium, le tout premier volet. Ici aussi, il est possible d’écouter les musiques non-retravaillées et d’ainsi profiter d’une écoute idéale pour le joueur.

Un reproche est à faire sur la bande originale, c’est la qualité des voix françaises. Il est heureusement possible à tout moment dans les options de revenir aux doublages originaux et à la voix anglaise. C’est tout de même un chouette ajout, qui ne manquera pas de ravir les plus allergiques à la langue de Shakespeare.

Une pléthore de contenu
Les développeurs ne se sont pas contentés d’incorporer les jeux originaux, leurs contenus additionnels et de les mettre à jour graphiquement parlant. Tous les DLCs sont ainsi disponibles, ainsi que l’ensemble des missions et cinématiques disponibles sur la version console des jeux originaux. En effet, les deux jeux étaient sortis sur les consoles de salon de l’époque avec des missions inédites. Ces consoles, à savoir la Playstation 1 et la Sega Saturn, proposaient également des cinématiques nouvelles. Toutes ces missions regroupées dans cette collection devraient promettre de nombreuses heures de jeu au joueur.

Electronic Arts s’est également ouvert à la communauté en intégrant les mods dans les deux jeux. Le code source étant désormais à la disposition de tout un chacun, les créations de la communauté devraient affluer et ainsi améliorer un peu plus l’expérience de jeu. Un éditeur de cartes fait aussi son apparition et permettra de créer des niveaux en tout genre.

Enfin, une galerie bonus propose de nombreux documents inédits des différents tournages et étapes de développements des deux jeux. De nombreuses archives font ainsi la comparaison entre les cinématiques d’origine et celles retravaillées ou montrent les acteurs devant un fond vert lors des tournages de ces célèbres cinématiques en FMV (Full Motion Video).